Stress dû à la chaleur et au froid

Les salariés exposés à des températures extrêmes peuvent présenter un risque de stress dû à la chaleur ou au froid, ce qui peut provoquer d'importants problèmes de santé. En cas de surexposition, ils peuvent avoir à surmonter rapidement des symptômes liés à la chaleur ou au froid. Les salariés travaillant à l'extérieur (construction, aménagement paysager, services de livraison, etc.) sont particulièrement à risque d'une surexposition.

Lorsque les salariés sont susceptibles d'être exposés à des températures extrêmes, il incombe à l'employeur de s'assurer :

  • qu'une personne compétente fait un relevé exact de la température et le transmet à de fréquents intervalles;
  • que les salariés ont reçu des instructions leur permettant de reconnaître les symptômes correspondant aux températures extrêmes et qu'ils connaissent les précautions à prendre pour éviter les dommages;
  • que les limite d’exposition professionnelle pour la protection contre le stress dû à la chaleur ou au froid sont suivies;
  • que de l'eau potable en quantité suffisante est facilement accessible et que les salariés peuvent y avoir accès fréquemment.

Bien que l’employeur soit ultimement responsable de toutes les dispositions qui précèdent, le superviseur joue un rôle essentiel pour ce qui est de la sécurité de son équipe. En tant que superviseur, vous devez :

  • informer les salariés des dangers et des mesures de contrôle associés à leur travail;
  • fournir les renseignements et les instructions nécessaires pour protéger la santé et la sécurité des salariés;
  • faire appliquer les règles de sécurité, les programmes, les procédures et les codes de directives pratiques de l’entreprise.

Travailler par temps chaud

Pendant l'été, les météorologues mesurent l'indice humidex en vue d'avertir les gens lorsque les températures deviennent dangereuses. Cependant, l'indice ne tient pas compte de l'intensité de l'activité exercée par les salariés et c'est la raison pour laquelle Travail sécuritaire NB (et certaines autres provinces) exige que les employeurs respectent les valeurs limites d'exposition en matière de stress dû à la chaleur prescrites par l'American Conference of Governmental Industrial Hygienists (ACGIH). L'ACGIH utilise un indice appelé indice de température au thermomètre-globe mouillé (ou indice WBGT).

WBGT

L'indice WBGT pouvant s'avérer difficile à mesurer pour les employeurs, les valeurs de l'indice humidex peuvent servir de guide afin de réserver les travaux modérés à lourds aux heures plus fraîches de la journée (en début de matinée ou le soir) ou de reporter complètement les travaux jusqu'à la baisse de la température extérieure.

Qu'ils travaillent à l'intérieur ou à l'extérieur pendant les chauds mois d'été, les salariés doivent écouter leur corps, et apprendre à reconnaître les cinq principaux types de stress dû à la chaleur ainsi que leurs symptômes :

  • Éruption cutanée : ou éruptions miliaires qui correspondent à de petites vésicules ressemblant à des ampoules apparaissant sur la peau
  • Crampes de chaleur : spasmes musculaires douloureux et transpiration excessive
  • Épuisement par la chaleur : maux de tête; étourdissements; faiblesses; nausées et peau moite et froide
  • Syncope de chaleur : perte de connaissance
  • Coup de chaleur : maux de tête violents; confusion; délire; convulsions; évanouissements et peau chaude et sèche

Voici divers facteurs qui peuvent avoir une influence sur l'apparition de symptômes liés à la chaleur :

  1. Conditions environnementales : température de l'air, humidité, vitesse du vent et chaleur rayonnante (soleil)
  2. Intensité du travail ou de la charge de travail
  3. Durée de l'exposition
  4. Fréquence du travail
  5. Facteurs humains tels que la condition physique, l'âge ou la prise de médicaments
  6. Type de vêtements
  7. Degré d'acclimatation à la chaleur

Conseils pour prévenir la surexposition à la chaleur et au soleil

  • Apprenez à reconnaître les signes et les symptômes du stress dû à la chaleur chez vous-même et vos collègues.
  • Acclimatez votre corps aux travaux effectués à la chaleur et au soleil.
  • Buvez beaucoup d'eau [environ deux verres avant de commencer à travailler et une tasse (250 ml) ou plus toutes les 15 à 20 minutes pendant que vous travaillez] et assurez-vous de bien manger.
  • Évitez la caféine, l'alcool et les drogues.
  • Portez des vêtements amples, de couleur pâle et faits de tissus qui permettent la circulation de l'air.
  • Portez un chapeau à large bord. Si vous devez porter un casque protecteur, attachez un tissu de couleur pâle à l'arrière et aux côtés du casque pour protéger votre cou contre le soleil.
  • Faites des pauses dans un endroit frais ou ventilé. Faites plus de pauses pendant la partie la plus chaude de la journée ou lorsque vous effectuez des travaux lourds. Permettez à votre corps de se rafraîchir avant de reprendre vos travaux.
  • Planifiez les travaux de façon à minimiser l'exposition à la chaleur. Effectuez les travaux physiques les plus exigeants pendant les heures les plus fraîches.
  • Utilisez une crème solaire avec un facteur de protection solaire (FPS) d'au moins 30. Vous devez appliquer au minimum une once (29,5 ml) de produit 30 minutes avant l'exposition afin de garantir que vous profitez d'une protection d'écran solaire complète. Appliquez de nouveau la crème toutes les deux heures, tout au long de la journée (recommandation de la Skin Cancer Foundation).
  • Portez des lunettes avec protection UV.

Travailler par temps froid

Un temps froid peut constituer un risque grave. Par exemple, les emplois de l'industrie de la construction, du transport routier, de l'agriculture et du bûcheronnage comportent des risques d'hypothermie et de gelure. Des problèmes de sécurité sont également associés aux conditions de froid – la glace, la neige, les brûlures causées par le contact avec le métal froid, le temps de réaction lent et l'aveuglement temporaire.

Apprenez à reconnaître les symptômes d'hypothermie :

  • Frissons intenses (dans les cas graves, les frissons peuvent cesser – consulter immédiatement un médecin)
  • Douleurs aux extrémités (mains, pieds, oreilles)
  • Diminution de la capacité mentale (confusion, difficulté d'élocution, etc.)

Dans les cas moins graves de gelures, les symptômes englobent l'inflammation de la peau par plaques, accompagnée de légères douleurs. Dans les cas graves, les tissus peuvent être endommagés, mais la personne n'éprouve aucune douleur ou ressentira une sensation de brûlure ou de picotements qui sera suivie de l'apparition d'ampoules.

Conseils pour prévenir la surexposition au froid

  • Superposez les épaisseurs de vêtements appropriés.
    • Première épaisseur – ajustement serré et matériau qui permet à la transpiration de s'échapper (soie ou polypropylène)
    • Deuxième épaisseur – ample et chaude (molleton, laine ou duvet)
    • Troisième épaisseur – à l'épreuve du vent et imperméable (nylon ou Gore-TexMD)
  • Portez des mitaines lorsque vous travaillez à des températures inférieures à -17 °C, des gants pour les travaux légers à une température inférieure à 4 °C et à -7 °C pour le travail modéré, un bonnet chaud en laine ou une doublure sous un casque protecteur ainsi que des chaussures isolées, antidérapantes et imperméables.
  • Mesurez fréquemment la température en tenant compte du facteur éolien.
  • Faites des pauses de réchauffement dans un abri.
  • Ralentissez votre rythme de travail afin d'éviter de transpirer de manière excessive dans la mesure où l'humidité va accélérer le refroidissement du corps. Enlevez ou ajoutez des épaisseurs au besoin.
  • Restez hydraté. Buvez de l'eau ou des boissons chaudes et sucrées (de type boisson énergisante). Éviter les boissons contenant de la caféine.
  • Soyez au courant les signes d'hypothermie et de gelure. Ayez recours au système de surveillance mutuelle pour repérer les signes manifestés par vos collègues.
« compétent » signifie
  1. a) qualifié en raison de ses connaissances, de sa formation et de son expérience pour accomplir la tâche assignée de façon à assurer la santé et la sécurité des personnes,
  2. b) au courant des dispositions de la Loi et des règlements qui s’appliquent à la tâche assignée, et
  3. c) au courant des dangers potentiels ou réels liés à la tâche assignée, pour la santé ou la sécurité
« limite d’exposition professionnelle » s’entend :
a) de la valeur limite d’exposition fixée par l’ACGIH et figurant dans sa publication intitulée « 2016 Threshold Limit Values for Chemical Substances and Physical Agents and Biological Exposure Indices », à l’exception du sulfure de plomb, du formaldéhyde, du dioxide de souffre, de l’hydrogène sulfuré, du dioxide d’azote et de tout autre polluant pour lequel la Commission fixe une limite d’exposition;
b) s’agissant du sulfure de plomb, d’une limite d’exposition de 0,15mg/m3 – MPT,
c) s’agissant du formaldéhyde, d’une limite d’exposition de 0,5ppm - MPT et de 1,5 ppm – LECT,
d) s’agissant du dioxide de souffre, d’une limite d’exposition de 2 ppm (5,2mg/m3)–MPT et 5 ppm (13mg/m3) – LECT,
e) s’agissant de l’hydrogène sulfuré, d’une limite maximale d’exposition de 10 ppm (13.9 mg/m3),
f) s’agissant du dioxide d’azote, d’une limite d’exposition de 3 ppm (5,6mg/m3)– MPT et de 5 ppm (9,4 mg/m3) – LECT, et
g) s’agissant de tout autre polluant pour lequel la Commission fixe une limite d’exposition, de celle qu’elle fixe.

Il importe donc de prévoir, sur le lieu de travail, une source d'alimentation en eau potable réfrigérée (10 à 15 °C), et d'encourager les travailleurs à boire de l'eau toutes les 15 à 20 minutes même s'ils n'ont pas soif. Ces derniers ne devraient JAMAIS absorber de boissons alcoolisées puisque celles-ci contribuent à déshydrater l'organisme.

Source : Exposition à la chaleur – Mesures de protection du CCHST

Règlement général - Loi sur l'hygiène et la sécurité au travail
Règl. du N.-B. 91-191

Part II MESURES D'HYGIÈNE ET LOGEMENT

Section 4 Eau potable

4. (1) L'employeur doit s'assurer que de l'eau potable en quantité suffisante est facilement accessible et qu'elle répond aux normes énoncées dans les «Recommandations pour la qualité de l'eau potable au Canada», sixième édition, 1996, publiées sous les auspices du ministre de la Santé nationale et du Bien-être social.

(2) Lorsque l'eau potable ne provient pas directement d'une conduite d'eau, l'employeur doit s'assurer qu'elle est conservée dans un récipient muni d'un couvercle approprié et, si plus d'un salarié en fait usage, pourvu d'un robinet de purge.

(3) L'employeur doit s'assurer que des tasses ou gobelets hygiéniques individuels sont mis à la disposition des salariés, sauf s'ils peuvent boire à un distributeur d'eau à jet vertical.

(4) Lorsqu'il existe des distributeurs d'eau potable et d'eau non potable, l'employeur doit s'assurer que ces distributeurs d'eau sont adéquatement et clairement identifiés.

[Règ. N.B. 2001-33, a. 2]

Part III QUALITÉ DE L'AIR INTÉRIEUR

Section 22 Températures extrêmes

22. Lorsqu'un salarié est exposé à des conditions de travail qui peuvent présenter un risque à cause de conditions extrêmes de chaleur ou de froid, l'employeur doit s'assurer

a) qu'une personne compétente fait un relevé exact de la température à de fréquents intervalles et transmet ce relevé à un comité, s'il en existe un, et à un agent sur demande, et

b) que sont respectées les limites d’exposition professionnelle pour la protection contre le stress dû à la chaleur ou au froid, le régime de repos pour la chaleur et le régime de réchauffement pour le froid ainsi que les autres conseils que renferme la publication de l’ACGIH intitulée « 2016 Threshold Limit Values for Chemical Substances and Physical Agents and Biolo ‐ gical Exposure Indices ».

[Règ. N.B. 2001-33, a. 6; 2022-27, a. 8]

Section 23

23. (1) Lorsque les conditions de travail d'un salarié peuvent l'exposer au danger de chaleur excessive, l'employeur doit s'assurer que le salarié reçoit les instructions d'une personne compétente sur la signification des symptômes de stress dû à la chaleur tels que l'épuisement dû à la chaleur, la déshydratation, les crampes dues à la chaleur, le lichen vésiculaire et les coups de chaleur, et sur les précautions à prendre pour éviter les dommages causés par le stress dû à la chaleur.

(2) Lorsque les conditions de travail d'un salarié peuvent l'exposer au danger de froid excessif, l'employeur doit s'assurer que le salarié reçoit les instructions d'une personne compétente sur la signification des symptômes de stress dû au froid tels que frisson intense, douleur aux extrémités et diminution de l'acuité mentale, et sur les précautions à prendre pour éviter les dommages causés par le stress dû au froid.

23.1 Abrogé. [Règ. N.B. 2022-27, a. 11]